De l’abus de l’expression « pervers narcissique »
- Mel

- 27 nov.
- 1 min de lecture
“Pervers narcissiques” : un mot à la mode… mais peu de psychanalyse
On utilise ce terme partout. À tort et à travers.Mais rappelons-le : il n’existe pas chez Freud, ni chez Lacan. Il apparaît seulement dans les années 1990 avec Paul-Claude Racamier, qui parlait d’une dynamique relationnelle, pas d’une “structure” figée.
La culture populaire en a fait un monstre commode, un diagnostic express pour dire l’abus et l’incompréhensible. Résultat : nous ne comprenons plus grand-chose à la perversion elle-même.
Il est urgent de revenir à la psychanalyse pour sortir des caricatures.
La perversion : un arrêt dans l’évolution, pas une monstruosité.
Van Meerbeeck, suivant Freud, rappelle que la perversion n’est pas une aberration morale.
L’enfant est un « pervers polymorphe » : un être aux pulsions multiples, encore non orientées. Quand un adulte se rigidifie dans un scénario pervers, ce n’est pas qu’il “devient” quelque chose : c’est qu’il reste fixé à un mode ancien d’organisation du désir.
La perversion, dans sa définition clinique, est donc un mode de lien, une mise en scène répétitive où le désir ne circule plus.
La psychanalyse : retrouver la trace première
La cure cherche l’origine de cette fixation :un moment, un lien, un événement qui a figé le mouvement.
Chaque fonctionnement pervers raconte une tentative de survivre à un effroi ancien. Rien à voir avec le slogan « pervers narcissique ».
Ici, il s’agit d’écouter, de déplier, de remettre en mouvement ce qui s’était arrêté.



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