Quand le plaisir s’éteint : comprendre l’anhédonie
- Mel

- il y a 5 jours
- 2 min de lecture
Il arrive, dans certaines périodes de la vie, que plus rien ne fasse vraiment effet.
Les choses que l’on aimait autrefois — un café partagé, une promenade, une musique, un sourire — glissent sur nous sans laisser de trace.
Ce n’est pas de la paresse, ni un manque de volonté : c’est l’anhédonie.
L’anhédonie, en clinique, désigne la perte ou la diminution de la capacité à ressentir du plaisir.
On la retrouve dans les états dépressifs, les traumatismes psychiques ou les épuisements émotionnels.
Elle peut aussi traduire une fatigue du système du désir, une anesthésie affective : le psychisme se met en veille pour ne plus souffrir — mais il coupe aussi la joie.
En psychothérapie, ce travail se fait lentement.
On rouvre des espaces de présence, on rallume les petits feux, un à un.
Ce n’est pas « forcer à être heureux », c’est réapprendre à ressentir.
Le yoga : habiter à nouveau son corps
Comme psychanalyste et professeure de yoga, je vois chaque jour à quel point le corps est le premier lieu du retour à soi. Dans la tradition du Yoga Sūtra de Patañjali, le yoga est défini comme “citta-vṛtti-nirodha” — l’apaisement des mouvements du mental. Cet apaisement ne vient pas d’un effort moral, mais d’une reconnexion fine entre souffle, corps et conscience.
Dans les états d’anhédonie, le corps devient souvent étranger à lui-même : anesthésié, tendu, silencieux. Le yoga permet de réinvestir cette maison intérieure.
Par le souffle (prāṇāyāma), on réintroduit du mouvement là où tout s’était figé.
Par les postures (āsana), on recrée un ancrage sensoriel, un espace de stabilité qui donne au sujet la possibilité d’exister à nouveau depuis le dedans.
Et par la méditation, on retrouve la saveur du moment, l’expérience directe du vivant — même dans l’infime.
Le yoga n’a pas pour but de « détendre » ou de « performer ».
Il vise à rétablir une continuité entre le corps et le psychisme, à rendre habitable ce qui avait été déserté.
C’est ce qui en fait, selon moi, un complément essentiel du travail analytique : là où la parole réintroduit du sens, le corps réapprend à ressentir.
Retrouver du plaisir, ce n’est pas apprendre à être heureux, c’est oser revenir dans son propre corps — le seul lieu où la joie peut à nouveau circuler.
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